Réflexions sur les femelles…
Il faut être intransigeant avec les femelles. Même si elles
apportent théoriquement 50% de la part génétique d’un chien, elles sont les fondations d’un éleveur sérieux et les bases du Setter Anglais. C’est pour ça que les critères de sélection doivent être plus « durs » que pour un mâle.
Pour moi, une femelle doit avoir ces 3 qualités ou doit s’en
rapprocher le plus possible :
1/ caractère : équilibre et précoce
2/ physique : charpentée et plutôt grande en taille
3/ qualité naturelle : arrêt et rapport
S’il n’y en avait qu’une à retenir c’est celle là : équilibre et précocité. Vous me direz, ça en fait 2 mais l’une ne doit pas être séparée de l’autre ! A l’heure actuelle le gibier, mise à part celui de tir,
fréquente de moins en moins nos campagnes. Une femelle doit être capable de chasser (ou plutôt trouver du gibier) comme une grande dès ses 8 mois, bien sur avec des sorties brèves. Elle doit tout donner sur le terrain, la passion doit l’emporter hors de vous, quitte à sortir de la main, mais on doit sentir l’équilibre dans ses prises de terrain. Les allez-retours brefs et rapides à droite, à gauche, avant ou arrière prouvent un manque d’équilibre. A la maison, elle doit faire corps avec vous, elle ne doit pas aboyer aux papillons, ne doit pas ravager le jardin, ne doit pas partir
même si le portail est ouvert…bien sur à condition de s’en occuper
régulièrement, c'est-à-dire des ballades quotidienne !
Et le style setter tant important ?? Laissons cette
partie aux mâles car par des mariages successifs on pourra remédier à cette lacune. Il est indéniable que les chiennes les plus stylistes
sont des setters peu osseuses, légères donc celles qui se rapprochent le
plus de la taille mini (55 cm au garrot). Il faut éviter de les mettre à la
reproduction sauf cas exceptionnel.
Car si l’on fait reproduire 2 setters « légers » on risque d’obtenir des chiots plutôt petits mais attention la génétique s’en mêle et ceci n’est pas une certitude.
Au contraire, l’idéal c’est de posséder une femelle qui toise 58 cm.
Rien à rajouter sur la qualité chasse lorsque l’on a l’arrêt
et le rapport naturel. Par contre, attention à la sensibilité de nez qui
plait énormément car elle permet d’avoir des arrêts fermes très rapidement. Mais elle amène des coulés interminables. Ce sont des chiennes prudentes et qui feront rarement voler
les oiseaux. Il faut fuir cette qualité pour certains ou défaut pour
d’autres. Car lâchée en plaine elles seront perpétuellement à l’arrêt !
La plaine reste la meilleure des sélections car tout se voit !
Contrairement au bois où l’on arrive à tout cacher : cacher le style, cacher cette sensibilité après avoir « créancée » la
chienne mais on a souvent des arrêts à vide, alors on se dit : « elle
est là » pour se rassurer.
Personnellement, je pense qu’il faut casser cette prudence
le plus tôt possible mais à chacun sa préférence…
Il ne faut pas oublier la sensibilité de caractère… Une femelle sur laquelle on ne peut pas intervenir (voix et gestes) doit être
bannie de la reproduction.Il faut bien distinguer celle qui se plaque au sol dès que l’on hausse la voix (par soumission) mais par contre capable d’accepter de se faire secouer l’oreille et de repartir immédiatement aussi fort qu’avant « l’enguelade » de celle à qui il ne faut rien dire sous peine de ne plus la voir chasser.
L’hérédité étant un facteur majeur de la dysplasie coxo-fémorale (dysplasie des hanches) avant de faire une portée on se doit de vérifier sa femelle. A partir du grade C, on considère que la chienne est porteuse du gène donc seule la qualification A ou B doit être acceptée.
Donc faire reproduire une chienne doit être un acte murement
réfléchi, et si l’on hésite laissons cela au vrai professionnel reconnu !
Ne pas oublier également que plus de 80% (https://www.setter-anglais.com/images/sampledata/Setter/PDF/ELEVAGE_2011.pdf) des naissances viennent des amateurs (1 portée/an) et l’amélioration du Setter Anglais passe par une réflexion rigoureuse et objective des qualités de sa chienne.