de bastide Coulomb

de bastide Coulomb Setter Anglais

Setter Anglais

Réflexions sur le choix d’un étalon...

Réflexions sur le choix d’un étalon...

Réflexions sur le choix d’un étalon à mettre sur une femelle bécassière…

Vous possédez une femelle qui vous satisfait à la chasse de la bécasse et vous voudriez préparer la relève.
Se pose alors la sempiternelle question, quel mâle vais-je choisir pour mettre sur ma chienne ?
1e option
 : et si je prenais le chien de Monsieur X, grand bécassier devant l’éternel qui a paraît-il un chien extraordinaire. Il paraît qu’il lui trouve énormément d’oiseaux tout au long de la saison : y’a qu’à voir le tableau qu’il a fait cette année.
2e option
 : j’ai vu sur des revues ou sur internet, que tel chien a fait des très beaux résultats en concours sur bécasse, il se classe très régulièrement au meilleur niveau.
3e option
 : j’ai également vu ce  chien qui est devenu champion de printemps cette saison, alors que les conditions étaient particulièrement difficiles

(froid, quasi-absence de végétation, pullulation de lièvres, labours...).

Une réflexion s’impose…

Tout d’abord, quel objectif ai-je en tête ?
Quelles qualités voudrais-je retrouver chez le chiot que j’envisage de garder sur la future portée ?
Je veux bien sûr qu’il chasse la bécasse cela va sans dire…
Mais j’aimerais bien qu’il ait plus de nez que ma chienne, de meilleures allures setters, qu’il arrête couché ou très fléchi.
J’aimerais également qu’il ait un gros mental et qu’il prenne plus de terrain que ma chienne…
En fait, j’aimerais qu’il me procure de grosses sensations.


Alors revenons à nos trois options :
1e option
 : méfions-nous du meilleur chien

du village. C’est toujours un avis subjectif. Ce chien trouve des oiseaux mais il chasse toujours sur les mêmes territoires, son maître sort 6 ou 7 fois par semaine et il connaît les remises comme sa poche,. Que donnerait ce chien s’il n’avait été sorti qu’une fois par semaine ou bien si on l’emmenait sur d’autres territoires ? Et si on le faisait courir en terrain ouvert aurait-il des allures au moins correctes… Rappelons-nous toujours que le chien ne naît pas bécassier, il le devient  au fil de ses nombreuses sorties au contact répété avec les oiseaux : c’est un conditionnement comme un autre. Et d’ailleurs, renseignez-vous sur le maître de ce fameux chien, il paraît que c’est un gros chanceux : toute sa vie, il n’a

toujours eu que de bons chiens !! et presque sûr qu’il ferait chasser un « caniche »…

2e option
 : là c’est déjà différent. Le chien a été jugé par des personnes objectives, compétentes et qui changent à chaque concours. Si le chien a été récompensé au plus haut niveau un jour, c’est qu’il a été meilleur que les autres chiens ce jour-là, qu’il a trouvé un oiseau, l’a arrêté, est resté sage à l’envol et au feu… Ce n’est pas rien. Cela étant, que donnerait ce chien si on le faisait courir en milieu ouvert ?

Aurait-il un joli galop setter, à la fois moelleux et rasant… D’autre part,

n’oublions pas que les concours sur bécasses se passent pour la plupart en Bretagne, dans des réserves où la pression
de chasse est faible ou dans des régions où la densité d’oiseaux n’est pas la même que dans

nos collines provençales… Ce grand champion, que donnerait-il si on l’amenait dans les travers de chênes verts, pentus et caillouteux à souhaits si au bout de 3 heures il n’avait pas vu la queue d’un oiseau ?

3e option
 : là aussi l’avis sur le chien peut être considéré comme objectif. Le chien a des moyens physiques

exceptionnels, du mental pour aller traverser des labours profonds, un sens de la place pour aller vérifier les bordures, un grand nez et beaucoup d’autorité pour aller verrouiller des perdreaux piétards sur des plaines où les couverts sont rares (surtout cette année !). Le tout, bien sûr dans un style quasiment irréprochable. De plus, il doit respecter les nombreux  lièvres, rester SEF, patronner à distance…

Mais alors me direz-vous, ce chien pourrait-il arrêter des bécasses, à la

vitesse où il va ? Rappelez-vous une fois encore qu’ici aussi, tout est

question de conditionnement : prenez ce chien, mettez lui une bonne

dizaine de sorties au bois de 5 ou 6 heures et vous verrez qu’il prendra un galop de chasse et vous arrêtera des bécasses ! Et la résistance physique, tiens justement, parlons-en : Il est vrai que certains chiens peuvent faire illusion un jour sur un parcours constitué essentiellement de verts (champs de blé). Mais le chien qui n’a pas de fonds ne fera pas longtemps illusion dès qu’il lui faudra traverser des labours profonds : son beau galop rasant va  alors disparaître et le chien va se mettre à piocher… Le champion, lui, tient la distance et l’allure quelle que soit la nature du sol et arrive, souvent après plusieurs reprises éprouvantes à trouver un des rares couples présent sur le terrain et a encore la lucidité pour aller le verrouiller.  Ce chien-là, ne vous inquiétez pas, il pourra chasser au bois plusieurs heures, non seulement sans baisser de pied, mais en plus, il conservera des attitudes qui vous feront hérisser le poil !
Après il faut pouvoir faire le distingo entre le vrai et faux-semblant. Le mieux pour cela est encore d’aller se faire une idée soi-même sur le terrain. Ou alors d’avoir la chance d’aller chasser la bécasse avec ce fameux chien champion de printemps…

Après, il est intéressant de voir ce que donnent les frères

et sœurs du dit chien, ou mieux, sa descendance s’il en a déjà une. Cela permet de vérifier que ce chien n’est pas une exception dans sa famille et donc que ses gènes sont biens fixés. Mais, restons-en là et remettons à plus tard une discussion sur le vaste et passionnant sujet qu’est la génétique…